GRÂCE À QUI ? | Poème | Grâce à ... qui la souhaite... | Marie-Thérèse PEYRIN
07/03/2024
BOBI 2 Archive (c)
GRÂCE...
Pour le 8 Mars exactement !
A Thierry RENARD & à Charles JULIET
( pour bien commencer et continuer)
Grâce à ... qui la souhaite...
Tu n'as pas la vélocité du rouge-gorge
Ni le charme printanier du prunier en fleursTu les a croisés tous les deux ce matin
Ils ne t'ont rien demandé
C'est pourquoi tu écris un poème à leur place
Un poème sur la grâce et accessoirement sur le Printemps
Tu écris un poème pour ne pas gaspiller les mots
Des mots en veux-tu en voilà
Des mots germés dans l'abondance
Des mots pour tout le monde mais en quête de voix
Des voix qui s'entrechoquent et créent un brouhaha
Des voix qui prennent tes oreilles pour un entonnoir
Des voix qui s'interpellent et t’oublient brusquement
Des voix qui grésillent étincelles folles dans l'eau
Des oreilles tendues qui ne distinguent pas l'essentiel
Des oreilles bouchées faute de silence entre les phrases
Des oreilles détournées en signe d'indifférence
Des oreilles sans générosité ambiante
Qui entend Qui ?
Qui entend quoi
Qui répond quoi
Qui répond Qui ?
Toute attention est miracle
Toute attention est émérite
Toute attention est comptable
Jamais incompatible avec la vérité
Toute attention est périssable
Le surplus le fake la basse manipulation
La marmelade oublieuse des circonstancesLa saturation des encarts élogieux et oublieux
Et guère plus loin... là-bas
Sur les terres frères & soeurs , enfances qui saignent
La foire à l'empoigne
Les prises de guerre
Les pires de guerre
Et la misère
Et la violence
Et le mépris
Et le violdont on nous parle à chaque heure
non poétique...
Et le non consentement bafoué
Et l’ambivalence
Et l’emprise
Et la lâcheté chiendent
Le réel est un clou planté de travers sur nos vies routardes
Et la femme du 8 Mars nous reste universelleOn ne dit jamais grâce à la violence
Et encore moins grâce à la mortOn dit grâce à la vie
C'est elle c'est elle la femme qui la porte
Et elle y perd pas mal de plumesTu n'as pas la sagacité d'une louve traquée
Ni la ruse incomplète et bonhomme de l'escargot
Entre la fuite et la trace tu t'ensauvages à reboursTu écris un poème pour emblaver ta conscience
Des labours en veux-tu en voilà
Des labours striés de lectures et d'écriture
Des champs semés pour tous les goûts
De la boue et du métal qui rouille
Du métal et des blessures qui suintentSi le grain ne meurt en terre dis-tu
Il n'y aura pas de récolte
Tu n'as pas vocation à empêcher cela
Tu acceptes en tristesse la métamorphose
Tu n’es pas dupe de tes sentiments perdusTu as choisi le OUI !
Et la patience un peu idiote d’aimer encore.
Tout poème est une salve urgente de non-dits
Tout poème est un récit que la grâce distribue
comme une obole et un risque à partager
Tout poème est un détournement d’enquête
dans l’introspection plurielle et pagailleuse des vécus
Grâce à nos mères & pères
nous sommes de ce Monde plutôt fou.
Grâce aux femmes
Grâce à celles et ceux qui soutiennent les femmes
Nous cherchons encore la source là où nous l'avons perdue
Elle ne sera jamais au même endroit puisqu'elle est inépuisable
« On est ce qu'on a vu » disait Vincent Lindon à la Radio avant-hier.
Et il a su en tirer les conséquences autant que les connivences qui ont dicté toute sa vie
comme toi Thierry,
comme toi Charles, mes Amis.
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